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Vexille

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 3.55/5

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12 critiques: 3.1/5



Tanuki 3.5
Ghost Dog 3.25 Une idée géniale traitée avec un certain talent
Arno Ching-wan 3.5 Jag Fight Fever !
Astec 3 Un Vexille pour une lanterne
Elise 4.5 Ave Maria
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Jag Fight Fever !

Issu du CR du 24ième Festival du Film Fantasique d'Amsterdam (2008) :

Les visages et mouvements des personnages ne sont toujours pas réussis, non, il y a encore du boulot, mais enfin là et contrairement au dernier Appleseed en date on peut dire du film qu'il se tient. Gilles et Happy en ont déjà parlé en bien, j'en rajoute une couche. Le réalisateur SORI Fumihiko a déjà œuvré dans le live et ça se voit. Paul Oakenfold est à la compo et ça s’entend. Comme en plus le scénario n’est pas en reste, que le doublage a de la gueule avec un Akio - Batu - Otsuka s'occupant du bad guy Saito, et que les scènes d’actions sont dantesques, on a là une bonne série B de SF qui fait du bien par où ça passe. Tout au plus pourra t'on s'énerver d'ajoûts musicaux excessifs, sans doute là pour justifier un soundtrack en deux CD. Si Oakenfold passe comme une lettre à la poste, les Boom Boom Satellites (beurk) arrivent comme un cheveu sur la soupe pendant une petite scène bourrin n'en ayant pas besoin, il en va de même des Dead Can Dance et de leur super morceau Host of Seraphim qui n'avait pas à étayer un drame se suffisant à lui-même. Ca sent la post-prod abusive à plein nez(*), une pente savonneuse à la Appleseed, justement, évitée sur le global grâce aux points positifs évoqués un peu plus haut. Je parlais des emprunts d'Appleseed. Les points communs sont nombreux entre les deux oeuvres. Dans le cas de Vexille ils servent la construction, sont au service du récit, il s'agit d'acquis permettant d'aller voir un peu plus loin si l'on y est. Matrix et Dune, pour ne pas les citer, sont pleinement là, avec une resucée de l'agent Smith et du ver des sables, respectivement des types en costard/lunettes de soleil au service d'une "machine" parasitant des individus lambda et un gigantesque magma de métal à la fois effrayant et beau à en pleurer, surgissant du désert pour découper en rondelle tout ce qui bouge. Il y a un propos global, celui du passage de relais des générations, un discours plus universel que nationaliste (japonais), sans niaiserie aucune au bout du compte... Et quelle poursuite sacré nom d'une pipe ! Elle évoque à la fois la chasse sur l'étoile de la mort dans le Star Wars premier du nom et l'intro d'Akira... Jag fight fever ! Faut que je me choppe la BOF d'Oakenfold, elle arrache tout... 


 

Ci-dessus la belle Maria.
Petit entretien avec le compositeur Paul Oakenfold

Fin mai 2008 j'ai cherché à poser deux questions au compositeur Paul Oakenfold, via Internet, à propos de Vexille. Voici, traduites en français, ses réponses. J'avais collé le truc en anglais dans le forum à l'époque. Merci au compositeur d'avoir bien voulu donner suite à mon mail.
Certaines séquences d'action sont vraiment liées à la musique, je pense au "Jag Fight", réellement impressionnant, très sensoriel,  grâce, en grande partie, à votre composition. Pourriez-vous nous dire comment vous avez travaillé sur cette scène en particulier, et comment, plus généralement, vous avez ressenti ce film ?

paul.jpg
Paul Oakenfold : les séquences d'action au cinéma représentent un gros challenge mais il est très amusant d'y travailler. J'éprouve beaucoup de plaisir à placer le bon morceau pour représenter l'intensité d'une scène d'action. Il est important que le film communique l'émotion d'une scène à son public, pour cela mon partenaire Mike McEvoy et moi avons élaboré beaucoup de morceaux qui, selon nous, sont appropriés à l'ambiance, à l'atmosphère, et nous sommes parvenus à ce que vous entendez pendant la scène des Jag. Mais il y a un autre challenge à relever lorsque vous travaillez sur un film animé : vous ne pouvez pas simuler les émotions humaines de la vraie vie, comme dans un film live.  

D'autres musiques d'autres artistes ont été intégrées dans ce film. Peut-être n'était-il pas bienvenu d'ajouter ces morceaux si différents à votre propre soundtrack, je pense à Boom Boom Sattelite et à Dead Can Dance. Qu'en pensez-vous ? Avez-vous choisi de les ajouter ou bien s'agit-il de l'acte d'un tiers, issu de la post-production ?


PO : C'est une bonne question. Oui, nous avons choisi ces morceaux - parce qu'ils étaient appropriés. Il y a beaucoup de scènes pendant lesquelles ma musique fonctionne bien et j'étais capable de l'incorporer à ces moments-là, mais il y a souvent d'autres moments où vous vous devez d'aller chercher par-delà vous-même, ailleurs, la musique qui permet de donner de la vie à une scène. Dead Can Dance fait de la musique qui tend à très bien fonctionner dans l'univers de ce film, ce groupe m'est venu très vite à l'esprit pour cette scène en particulier [ il parle de la scène de l'enterrement ]. 

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(*) Eh non ! Cf. ITW ci-dessus.

- Notes au 18/10/2008 : le morceau Host of Seraphim des DCD a été encore récemment utilisé pour le final du film The Mist de Darabont. Avouons que le morceau Jag Fight de Oakenfold est une variante - excellente, mais une variante quand même - de son célèbre Ready Steady Go, qui illustrait la scène d'action de la boîte de nuit du Collateral de Mann.

- A lire : "Où en sommes-nous avec la Motion Capture ?" Dossier Annecy, 2008 (scroller jusqu'à la dernière partie).
 
 


20 octobre 2008
par Arno Ching-wan




Un Vexille pour une lanterne

Une réserve : la motion capture est la négation même de l'animation en substiuant à la vision d'artiste - l'interprétation du mouvement à travers la sensibilité de l'animateur - les algorithmes calculant dans les moyennes les données transmises par les différents points de capture. Cette remarque de fond faite est valable pour tout travail "d'animation" en mocap comme disent les spécialistes.

Ceci dit, Vexille reste un spectacle agréable à suivre. Le scénario est bateau mais la mise en scène efficace, avec régulièrement des scènes qui fonctionnent telle celle de la poursuite. De belles trouvailles visuelles aussi, avec les "vers de sable like" métallique bien monstrueux par exemple. Du point de vue technique, au-delà de la question de la mocap, le rendu du cel-shading est plus convaincant que dans le cas d'Appleseed Ex Machina par exemple, avec un effet d'atténuation sur les textures qui évite le rendu plastique de l'adaptation du manga de Shirow. Et pour continuer dans le jeu de la comparaison, ces deux films de SF étant sortis à la même période, les deux utilisant une approche technique très proche et Vexille ayant été réalisé par Fumihiko SORI producteur sur le premier film Appleseed, pour continuer dans le jeu des comparaisons donc, il est intéressant de noter la forte résonance entre les deux scénarios. Ainsi les deux histoires causent cybernétisation et transformation de l'humain, rapport à la technologie et tout ça, mais avec des perspectives opposées : dans Appleseed Olympus est une utopie technologique positive (plus ambigüe dans le manga) et en extrapolant un chouïa une vision idéalisée d'un Japon du futur, tandis que dans Vexille le Japon va droit dans le mur dans son rapport de dépendance à la technologie, en schématisant. Pour l'anecdote, lorsqu'on pose la question au réalisateur des films Appleseed, Shinji ARAMAKI, de la coïncidence ou non d'une telle proximité entre les deux films, rappelant au passage que SORI a été producteur sur le premier avant que John WOO ne s'incruste, ce dernier part dans un grand éclat de rire... Comprendre : non, ce n'est pas une coïncidence.

27 avril 2008
par Astec




Ave Maria

Dans la SF japonaise actuelle, Vexille est l'une de celles qui s'en sortent le mieux. Même si elle n'atteint pas l'excellence d'un Ghost in the Shell, elle a comme avantage de réunir tout ce qui fait une bonne SF : un scénario béton avec en prime critique de la société japonaise conservatrice, des personnages profonds, du suspense et une dose d'action bien gérée. Dans l'histoire, Vexille est membre de l'unité d'élite Sword, sous l'egide de l'ONU, et est chargée de pénétrer dans un Japon totalement isolé et surprotégé pour déjouer une conspiration. Dans ce monde futuriste, la Japon est décrit comme un pays isolationniste qui a refusé de se plier aux ordres de l'ONU dans sa politique contre la robotisation ; il s'est alors coupé du monde et empêche quiconque de pénétrer son territoire ; même les transmissions satellites sont brouillées par un système d'avance technologique supérieur. Cette situation fait évidemment écho au Japon isolationiste qui a précédé la période impérialiste à la fin du 19ème siècle. Et surtout, il critique une mentalité conservatrice dans laquelle le Japon refuse d'abandonner ce en quoi il est le meilleur (ici, la robotique), même si cela met en péril l'espèce humaine. Au cours du film, il nous est permis de constater un thème qui revient régulièrement dans les histoires de robot, l'opposition entre ceux qui veulent supplanter l'humanité et ceux qui veulent la défendre. Ici, l'opposition est clair quant à sa cause, puisqu'elle prend sa source chez les hommes ; le combat n'est finalement rien d'autres qu'un combat entre hommes et les robots servent ici d'outils pour le mener à bien.

Techniquement, on ne peut que se réjouir. L'équipe d'Appleseed se réunit, et ça se voit. Même si on pouvait râler sur la pauvreté du scénario d'Appleseed, il faut bien reconnaître que techniquement, il y avait du sacrément bon potentiel. Et ils remettent le couvert ici en nous en plaquant plein les mirettes à coup de 3D époustouflante, de nombreux détails, de graphismes magnifiques. Le design des personnages est quelque peu déroutant au début, peut-être un peu trop lisse, particulièrement pour Vexille, le personnage principal, mais finalement on s'y fait et quand on voit comment le personnage de Maria est réussi, on arrête de se poser des questions. Coté musique, c'est encore une fois un grand plaisir pour les oreilles, avec un thème musical agréables et des musiques spécifiques pour chaque séquence, ce qui nous plonge vraiment dans l'univers.

Bref, quand l'équipe d'Appleseed met son talent technique au service d'un bon scénario, c'est de la grande SF.



26 octobre 2007
par Elise


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